En passant par la Norvège avec ma moto
Découvrir en moto les fjords de Norvège lors d’un long voyage, ça faisait un bail que ça me trottait dans la tête…
La Norvège, c’est pas la porte à côté, c’est une occasion rêvée pour tracer un parcours jalonné de nombreux centres d’intérêts très différents les uns des autres. Jamais je n’ai traversé autant de pays à moto dans un seul voyage. France, Belgique, Pays bas, Allemagne, Danemark, Norvège, Suède. Pas mal de préparation pour mener à bien ce trip, j’ai réservé à l’avance les nuits pour chaque étapes. Chez l’habitant pour la plupart, exception faite d’une nuit dans un hôtel pas banal à Solvorn (Norvège) et une autre à Göteborg (Suède) sur un vieux 3 mats reconverti en hôtel. Aller, c’est parti pour la grande aventure durant 14 jours.
Jour 1 : Ma campagne (au sud de Paris) > la Haye (Pays-Bas)
Je ne connaissais rien ou presque de La Haye, tout juste que c’était une ville aux Pays-Bas ou étaient jugés les criminels de guerre à la Cour pénale internationale. Et puis, j’ai appris que c’était là que se trouvait une certaine jeune fille avec une perle à l’oreille. Ce sera ma première étape.
Trois bonnes heures d’autoroute suffisent pour relier Paris à La Haye, dès l’arrivée, le centre ville surprend agréablement par son charme et son côté très cosy.
Merci Monsieur Vermeer
Le Musée Mauritshuis n’est pas bien grand mais pourtant très riche et c’est presque à la fin de ma visite que je l’ai rencontré. Elle était là, dans une salle presque intimiste au second étage. Pas bien grande et bien entourée (nombreux Vermeer, Rembrandt…), on voyait qu’elle. Dès que son regard vous accroche vous n’avez aucune chance d’y échapper. J’ai été pris d’un sentiment étrange, celui de retrouver une amie très chère que l’on connaît depuis toujours. Et puis, la magie opère, sans pour autant la dévisager, je la regarde sous plusieurs angles, intuitivement je me déplace un peu sur sa droite comme pour mieux capter son regard. Je suis pris d’une intense émotion.
La Haye est une ville très agréable à vivre, vélos à gogo, tramway en tous genres, gens vraiment cool, souriants et accessibles, grande mixité de population… Le rêve…
Jour 2 : La Haye > Kolding (Danemark)
Pas de pluie ce matin là malgré un ciel bien chargé, c’est un bon début pour l’étape la plus longue de mon parcours (Plus de 700km). Autoroute quasi tout le long, paysage assez monotone malgré quelques belles forêts traversées. Une des quelques réjouissances de ce parcours, c’est que sur les autoroutes allemandes, quand il n’y a pas de signalisation de vitesse maxi, on peut rouler… Mais la route est longue, même en roulant très vite, 700km de route assez monotone il faut se les avaler, alors je branche ma sono cérébrale à fond dans le casque Wish you were here est bien adapté aux tronçons rapides d’autoroute, puis en remontant vers le nord de l’allemagne après avoir passé Hambourg, c’est Fauré et son réquiem qui s’impose.
Ici tout est design, même les ombres qui redessinent les objets
Arrivé à Kolding au Danemark, j’ai droit à une très belle lumière avec un ciel parsemé de gros nuages. contraste saisissant sur tout ce que le soleil inonde. C’est cette lumière là que j’aime.
Jour 3 : Kolding – Christiansand (Norvège)
Peu de route pour cette étape, j’avais prévu de flâner en chemin. La météo est très convenable. tout juste quelques minutes de pluie intense au fil de la journée.
Première halte à Aarthus, la ville est sans dessus dessous, totalement éventrée à cause des travaux pour le tramway. Je vais sur le port, je découvre des constructions neuves très modernes, de petites résidences, ou des architectes inspirés se sont lâchés. Juste à côté des habitations des jardins collaboratifs. j’ai du bol, c’est très photogénique.
Je poursuis ma remonté jusqu’à la pointe nord du Danemark, c’est le moment pour embarquer sur un ferry rapide pour la Norvège (2h30 de traversée). Je débarque à Christiansand, c’est chez Kjetil que je passe la nuit, un type extra, Il habite le centre ville dans une maison en bois datant 1935, il y en a partout ici, la plupart sont blanches.
Jour 4 Christiansand – Stavanger (Norvège)
Kjetil est comme moi, il est genre du genre très matinal, je me sens très à l’aise dans sa maison, nous prenons un petit dej sur sa terrasse et échangeons sur nos vies…
Départ vers 8h00, il fait très beau, déjà 15°. Sortie de la ville en un éclair, voie rapide (2 voies limitées à 70km). je fais de petits détours çà et là par de petites routes qui m’inspirent, puis je quitte définitivement la voie rapide à Flekkfjord pour longer la cote par les petites routes secondaires jusqu’à Stavanger.
Pas de bol, très rapidement le temps se couvre, enfin pas de bol pour faire des photos… ciel bas couleur gris fadasse, c’est dommage car je devenais de très chouettes paysages quand la lumière devait donner.
Petit plaisir solitaire
Donc pas de photos, mon boîtier fuji et ses objectifs sont bien rangés dans leur besace blottis dans la sacoche de réservoir, en fait quand je dis pas de bol, c’est juste pour la vue et les photos, car pour le reste… Malgré le ciel très menacant, il ne pleut pas, la route petite route sinueuse à souhait est excellente, les pneus sont chauds, c’est parti, j’accelère le rythme, personne ou presque sur cette route, juste de temps à autre un camping car qui roule lentement sur ma file et m’oblige à freiner très fort lorsque j’arrive sur lui en plein virage… l’adrénaline monte, je travaille à parfaire mes trajectoires, soigner mes freinages, reacelerer très tôt en courbe. La moto (BMW 1200RT) se comporte à merveille, son moteur totalement insupportable en ville à cause de ses bruits mécaniques en tout genre est tout simplement parfait dans ce type d’utilisation. Le chassis est royal, la moto virevolte sans effort d’un virage à l’autre suivant la trajectoire voulue avec une extrême précision, le travail des suspensions est remarquable, pas de plongée au freinage grâce au télélever, on peut rouler très vite en toute confiance. Ce petit moment de détente aura duré une quarantaine de kilomètres. c’est pas très sérieux, mais c’est si bon…
Pause rapide le midi, puis je repars en direction de Stavanger, toujours par la cote, le temps s’est arrangé, j’ai droit à quelques beaux épisodes de lumière, j’en profite pour m’arrêter faire quelques photos quand elle donne à plein.
Pause Chablis
Arrivé à Stavanger, ville sympa en bord de mer, mais pour être honnête, ce n’est pas tout à fait ce que j’imaginais. Ma référence « évasion » en matière de voyage à moto, c’est les Highlands, le coté vraiment sauvage sur des centaines de km, une lumière et des tonalités que je n’ai pas encore vu ici et puis arriver dans une petite ville de Norvège pour retrouver dans le centre des boutiques Zara, des Macdo, des boutiques Nespresso et j’en passe… Ça ne me fait pas totalement rêver.
Heureusement, je trouve un vrai café-resto bar à vin. Pleins de gens sympas autour moi, confortablement installé un verre de chablis porté de main et mon ordi sous les doigts, j’en profite pour charger mes photos et commencer écrire quelques notes sur le début de mon parcours.
Jour 5 – Stavanger – Bergen (Norvège)
Grosso modo, il y a deux itinétaires possibles pour aller de Stavanger à Bergen, celui consistant à rester sur les cotes et faire des sauts de puces d’île en île en ferry, ou rentrer un peu dans les terres et profiter des Fjord, c’est l’option que j’ai choisi. Cela n’empèche pas de très courts trajets en ferry mais très vite, on prend de la hauteur et on en prend plein les yeux.
Je loge chez Julie, en centre ville dans un chouette petit appart de fille dans les hauteurs de Bergen. La ville est vraiment très cool, bien plus belle que Stavanger, seul soucis… ce soir il pleut beaucoup, pas cool pour les photos, mais cela ne m’empèche pas de m’offrir un grande ballade à pied dans cette ville ou il semble qu’il doit faire bon vivre. Un week end ensoleillé ici doit être vraiment sympa.
Jour 6 Bergen – Solvon (Norvège)
Je serai bien reste un peu plus à Bergen, la ville m’a vraiment plu. Mais il faut partir, j’ai fait le choix de planifier et réserver mes étapes à l’avance pour ne pas avoir à chercher ou dormir chaque jour, il faut assumer… Le ciel est aussi bas que gris ce matin, je file plein nord, heureusement la route principale assez sinistre pour sortir de Bergen devient vite distrayante, on continue de sauter de tunnel en tunnel avec de grands viaducs en guise de ponctuation. Mais cette fois certains tunnels apportent une variante. Jusque là, dans les innombrables tunnels traversés, c’etait plat ou à peu près, à présent ce sont des pentes de 8%. Ça à l’air de rien comme ça, mais quand vous filez dans un tuyau obscur sur plus de 7 km et que ca l’on sent la moto piquer du nez rouler presque sans avoir à accélérer, ça donne une drôle de sensation, une sorte descente aux abîmes, de plongeon vers l’enfer… Puis dans le tunnel suivant, ça remonte, cette fois, je suis dans le fut d’un canon, je vais bien finir par en sortir propulsé par le moteur de la moto…
Vous prendrez bien une saucisse dégueu ?
Si on se fie à leurs couleurs, elles semblent se décliner en 2 parfums que je ne saurais définir, elles tournent durant des heures sur les rouleaux chauffant, c’est une constante dans les stations services en Norvège, les saucisses 24/24. Elles sont proposées avec une ribanbelles de sauces. J’ai vite compris que les Norvegiens mangaient à toute heure, beaucoup semblent apprécier une saucisse en sauce au moment de régler leur plein. Je ne veux pas faire ma chochotte, mais je n’y ai jamais goûté, l’odeur vraiment acre de la saucisse pas encore cramée bien que déjà trop cuite m’en chaque fois dissuadé.
Après une petite heure de route, je prends un nouveau ferry pour Lavik. C’est tout près de là que la « fameuse » route 55 doit commencer, j’en ai lu du bien dans le guide du routard et sur le web. Encore quelques bornes et ca y est, je suis sur la 55. Les kilomètres s’enchaînent le long du Fjord, c’est très joli, c’est indéniable, mais bon…
Franchement, je ne retrouve pas la magie rencontré dans les Highlands, ces routes improbables qui traversent des paysages de science fictions, cette lumière changeante, ces couleurs ocre et dorées. Je prends du plaisir, mais il manque ce petit plus qui transforme un très beau paysage en paysage de rêve. C’est sans doute en partie dû à la lumière qui est bien plus froide ici qu’en Ecosse en Irlande ou au Pays de Galles.
Et puis, ici tout est parfait, la route parfaitement lisse, large, avec des glissières de sécurité omniprésentes, on traverse très fréquemment des villages avec de belles maisons en bois très bien entretenues, tout est clean, net, léché. Il me manque vraiment ce petit supplément d’âme, de beauté brute, qui donne à mes yeux aux Highlands au delà de la beauté un charme sans égal que je ne parviens décidément pas à retrouver ici.
Travaux d’Hercule
c’était déjà vrai en ecosse, mais là, ça prend une tout autre dimension, ici quand on veut relier un point A à un point B, si une montagne gène, pas grave, on creuse un tunnel. Et on se donne les moyens humain et matériel pour faire ça vite fait bien fait. C’est fou, j’ai l’impression qu’ils creusent aussi facilement que je fais des trous dans mon mur pour accrocher un truc. Ils ont des engins de chantier impressionants et ils ont lu le mode d’emploi. Leur déploiement de force est si impressionnant que j’imagine qu’ils creusent un tunnel d’un Km en quelques jours, puis tout est nettoyé, on y colle l’éclairage et hop, c’est en service. Quand je pense que près de chez moi ils mettent 3 mois pour consolider un pont sur l’autoroute en mettant au passage un bordel pas possible dans la circulation. Avec des Norvégiens aux commandes, ce serai bouclé en 15 jours voir moins !
Tout ça pour dire qu’à un moment, j’arrive devant un tunnel en travaux, un passage en convoi est programmé à heure fixe. Prochain convoi dans une heure. J’ai rebroussé chemin pour m’arrêter à Hoyanger, le dernier village traversé. Je m’y suis promené, j’ai échangé avec des gens très aimables, un chat qui ne parlait qu’avec les yeux et le gardien du Museum. Une heure avait passé, j’ai repris ma route.
Solvon
La pluie s’est invitée et elle tombe drue, par chance je suis déjà arrivé à l’hôtel Walaker à Solvorn, établissement de charme qui appartient depuis plus de 300 ans à la même famille Ecossaise. Assis en terrasse abrité face au fjord, la vue sur le fjord avec le jardin en premier plan est tout simplement sublime. Un verre de Chablis à porté de main. j’échange des sourires et quelques mots aimables avec des clients de l’hôtel qui vont et viennent près de moi. L’ambiance est un peu surréaliste, je m’imagine dans ce tableau de Edward Hopper, celui ou les gens assis sur leur chaises longue prennent un bsain de soleil. Je ferme les yeux, et me voilà parti dans la Montagne magique de Thomas Mann, l’espace d’un instant, je suis Hans Carltrop, témoin puis acteur des usages des lieux.
Jour 7 – Solvorn – Follebu (Norvège)
Après un petit déjeuner divin, je quitte l’hôtel Walaker, temps gris, ciel bas… pas très original… Je rattrape le route 55 et file vers l’est, coté paysage, les premiers kilomètres sont plutôt décevant, sur la route, je croise un type à bord d’un suppositoire à pédale, je fais demi tour pour le prendre en photo, Il me fait un petit signe de la main.
Je reprends ma route, heureusement après Skjolden, la route monotone devient route de montagne, ça grimpe, et en toute logique ça se refroidi. Le thermomètre de la moto affiche 10° c’est très supportable… La route est superbe, les virages s’enchaînent le paysage est tout simplement somptueux, je m’arrête très fréquemment. Une fois descendu de la moto pas besoin d’aller bien loin pour trouver un point de vue de rêve. Je rencontre un motard norvégien il a une 1200 XTZ Yamaha, on se présente, on sympathise, on papote puis, on se quitte….C’est parti pour la descente, la route est sèche, j’en profite pour forcer le rythme tout en souplesse. C’est vraiment le pied. Me voilà redescendu, le panorama redevient vite assez monotone.
Je n’ai rien avalé depuis mon petit dej, certe copieux mais il est 14h30… Je m’arrête pour déjeuner dans un endroit pas banal pour prendre une café, un chalet Hôtel dont les salons sont décoré et meublés de façon pas banal. Enfin j’arrive à Follebu, c’est dans une ferme très sympa que je passe la nuit.
Jour 8 – Follebu – Oslo (Norvège)
Il est très tôt, je voudrais arriver à Oslo vers 10h00 pour pouvoir profiter de la ville et prendre le temps de découvrir les peintures d’Edvard Much. Cette fois, c’en est fini de la montagne, après avoir passé Lillehamer, on se retrouve dans de très grandes plaines valonnéses.
Ca sent le sapin
Je ne sais pas pourquoi, mais les forêts de sapins à perte de vue, ça me déprime un peu…Musique à fond dans mon casque cérébral, c’est Robert Charlebois, qui s’invite, sans doute les sapins et les nombreux panneaux « attention aux élans » qui m’inspirent… Pas de grande zone industrielle en arrivant sur Oslo, on passe presque instantanément de la campagne à la ville, l’entrée dans Oslo se fait par des routes souterraines.
Pluie diluvienne
J’ai réservé une chambre en plein centre d’Oslo. Rencontre avec Mart-Eric, un gars vraiment sympa, il me donne de nombreuses infos sur sa ville et ses principaux centres d’intérêts. à peine le temps de poser mes affaires que la pluie se met à tomber, mais cette fois, ce sont des trombes d’eau… je vais donc commencer par le Musée National Galerie, ou se trouvent entre autre les plus célèbres tableaux de d’Edvard Much, c’est la raison majeure pour laquelle j’ai fait étape à Oslo, je ne le regretterai pas.
Jour 9 – Oslo – Göteborg (Suède)
Une nouvelle fois, départ tôt le matin, Olso est endormie, il faut dire qu’elle à fait la bringue toute la nuit… Je reprends le périf souterrain, Göteborg est à un peu moins de 300km j’enmanche l’autoroute et je trace, enfin quand je dit je trace, c’est je roule à 110 car limitation de vitesse très basse sur les autoroutes norvégiènes…
Le paysage m’est souvent familier, les couleurs sont les mêmes qu’en France.
A Göteborg, je fais étape dans un bateau, un vieux et beau 3 mats reconverti en hôtel.
Vous avez dit vintage ?
Un des avantages à Gôteborg c’est que tout peut se faire à pied, je quitte mon port d’attache pour le centre ville, très vite je suis surpris par le grand nombre de tramway et le peu de voitures. Contrairement à cher nous, ici le tramway va partout ou presque, il tourne, il vire, c’est un véritable ballet !
Et question look, vraiment c’est quelque chose… Ils se suivent à 2 ou 3 minutes d’intervalle, ils sont superbes, surtout les anciens qui sont très nombreux, je me dis que c’est le même designer qui a dut faire nos autorails dans les années 50. Leur couleur, c’est le bleu ciel, peut ête pour mettre un peu de lumière dans cette ville assez sombre. Bien plus chaleureuse que Oslo, je trouve beaucoup de charme à Göteborg.
Vous prendrez bien une part de gâteau ?
Après le choc lié au tramway, c’est derrière la vitrine de la boulangerie que ça se passe. Jamais je n’ai vu un gâteau pareil. Il aurait parfaitement sa place dans un épisode de Walace et Gromit. Chère Gôteborg, tu n’en fini pas de me surprendre…
Jour 10 – Göteborg – Copenhague (Danemark)
Petit dej royal sur le bateau, et hop, c’est parti pour Copenhague, les 300 kilomètre qui séparent les deux villes seront vite avalés, musique à fond dans le casque (Norma par la Callas : Ca marche très bien surtout sur les viaducs) Très long pont en parti suspendu puis devenant tunnel (de 4 km s’il vous plaît) pour enjamber et passer sous la mer pour atteindre Copenhage depuis Malmö.
Du beau du bio du vélo…
C’est chez Julie, dans un petit appartement modeste du centre ville que je dépose mes affaires, c’est là que je passerai la nuit. C’est parti pour la découverte de la ville…
Gros nuage pas sympa du tout, ça ne loupe pas, quelques minutes plus tard, il pleut des trombes, les abrits sont pris d’assaut, mais beaucoup de vélo continent à rouler, c’est une occasion pour faire quelques photos vaguement abrité par une porte cochère.
Alors très vite, je me rend à l’évidence :
1/ Copenhague est bien plus grande que je ne le pensais. Tout faire à pied en une demi journée est impossible
2/ J’ai une capacité inouïe à me perdre dans cette ville, mon sens de l’orientation précaire à rarement été aussi mis à mal.
déjeuner dans un minuscule resto de « bouffe saine » salade délicieuse avec un tas de truc dont du chou des pommes, et plein d’autres fruits et légumes, je crois même qu’il y avait des fleurs.
Cristiana : La grande frustration
J’avais lu qu’il fallait absolument voir Cristiania, ce fameux quartier utopique que j’assimile un peu à nos ZAD. Et bien grosse, très grosse déception. En fait Cristiania se divise en deux zones, la première ou l’on trouve de l’habitat précaire fait de bric et de broc est à priori très sympa sauf que c’est à mi chemin en un zoo (sans animaux) et Disneyland… blindé de touristes qui se pronèment avec leur enfant des glaces à la main.
La deuxième zone, bien plus intéressante est l’endroit ou l’on peut acheter toutes sorte de drogues en toute liberté. Avant d’y pénétrer, je vois un peu partout peint sur les murs que les photos sont interdites. Zut alors…. Je fait genre que j’ai pas vu, et entre dans « la zone » avec mon fuji tenu le plus discrètement possible à mi corps monté avec le voigtlanger réglé en hyperfocale (tout est net de 2m à l’infini). Là un premier type me tape sur l’épaule, à voir ses yeux vitreux, j’ai l’impression qu’il n’a pas dormi depuis très longtemps. Il me demande avec une voix trainante de ranger mon appareil dans mon sac et me montre les innombrables panneaux « No photo ». Je ne cherche pas à discuter avec le type et contrarié, je range mon fuji. Je fais quelques mètres et la c’est l’alu… Des stands de vente de drogues en tout genre sont collés les uns aux autres, enseignes lumineuses sur certains, les types derrière les comptoirs sont tous cagoulés, on ne distingue que leur yeux parfois vitreux souvent inquiétants. Certains m’interpèlent pour me proposer leur camelote , je n’ai jamais vu un truc pareil, un sujet de rêve pour la photo… Je ressors avec mille précautions mon fuji, immediatement deux types pas sympa du tout me tombent dessus, je crains qu’il m’arrache mon appareil, frustré je le range définitivement. C’est très injuste, ces types cagoulés, donc méconnaissables, qui vendent leur saloperies on décidé que les photos étaient illégales… Je prends tout de même le temps de me promener dans cette zone, c’est réellement halucinant, enfin je m’en vais, assez contrarié d’avoir manqué un reportage photo vraiment pas banal…
Hissez les couleurs !
Coloré, vivant très bon enfant, le centre de Copehague est un vrai bonheur, c’est vraiment la ville ou il fait bon vivre ! Les habitants de la ville sont détendus, accueillants, souriants. J’y reviendrais sans doute un WE.
Jour 11 – Copenhague – Brême (Allemagne)
Le soleil donnait dès le lever du jour à Copenhague, grande frustration après le sale temps de la journée d’hier, j’ai un peu plus de 300 km de route à faire pour rejoindre Brême, dont plus de la moitié sur les autoroutes allemandes, je quitte le modeste et charmant petit appartement de Julie, et prends le temps de reparcourir un peu la ville et d’y rendre un bon petit déjeuner. Rien à voir avec hier, tout est coloré, lumineux, des cyclistes par centaines dans tous les sens autour de moi, je me régale avec mon appareil photo. j’échange souvent des sourires complices, je ne reçois heureusement que très rarement de regards réprobateurs.
Aller, je dois prendre la route si je veux profiter de mon étape à Brême.
La sortie de Copenhague est très triste à mourir, quel contraste avec le ville… Paysage plats, sans charme et autoroute limitée à 110… Une centaine de kilomètres plus tard, j’embarque la moto sur un ferry à Rodbyhavn pour 45 minutes de traversée. Le temps de grignoter un truc léger sur le bateau et me voilà renvenu en Allemagne, petite route chiante sur une dizaine de kilomètre puis autoroute. J’avais ajusté ma carte sur ma sacoche de réservoir, mais elle sera inutile, Hambourg et Brême sont indiqués dès le début.
No limits !
Les premiers kilomètres se font gentiment, les panneaux indiquent une limitation à 120, mais tout le monde roule à 140, je suis donc le mouvement… Un panneau de fin de limitation apparaît, la route est encore en 2 voies, sur la file de droite les grosses berlines et petites sportives prennent de la vitesse, je suis le mouvement… On croise à 160/170. Bientôt l’autoroute passe en 3 voies, là, c’est parti mon kiki… La minorité de voiture qui peuvent rouler très vite le font, je suis… En fonction de la circulation on roule entre 180 et 210 sur la file de gauche. Je regarde mon ordinateur de bord. Gloups… A 200km/h, la consommation instantanée affiche 12,5 litres au cent… C’est exactement le double de ce que je fait en roulant à 140 de croisière. En fait, comme ce fut le cas à l’aller, je me rends compte que finalement on ne roule très vite jamais bien longtemps, soit à cause de la densité de la circulation ou soit à cause des courtes zones limitées à 120 qui apparaisent fréquement, au gré des échangeurs, virages, sorties et autres raisons que je n’ai pas toujours comprises. soit surtout aux innombrables zones de travaux. Les autoroutes allemandes sont gratuite, c’est très bien pour l’usager, mais finalement sur de longue distance on ne gagne pas ou très peu de temps par rapport à nos autoroutes françaises en bien meilleur état ou l’on peut indéfiniment rouler à 130/140 de croisière.
Arrivée à Brême, sur de grandes avenues qui bordent la ville, de nombreuses et belles maisons bourgoises accollés les unes au autres. Centre ville et petites ruelles avec de très anciennes maisons. c’est dans l’une d’elle que je vais faire étape, je rencontre Brigitt qui m’accueille à bras ouverts dans sa maison en bois superbement biscornue. Un vrai régal !
Jour 12 – Brême > Münster (Allemagne)
Pour mon avant dernière étape, j’ai choisi Münster entre Brême et Anvers, car c’est ici que se trouve le seul musée consacré à Picasso en Allemagne, je pensais que ce serait le seul centre d’intérêt dans cette ville. Erreur, la ville est très sympa et animée.
Jour 13 – Münster > Anvers (Belgique)
Beau temps en quittant Münster, mais ça ne va pas durer… J’arrive à Anvers à 10h30, il fait 14 degrès, une petite pluie scélérate s’est installé pour la journée. Je bois un café dans un endroit très sympa en centre ville. Puis après avoir rencontré Mart et récupéré les clés de sa maison halluciante sur 4 étages en centre ville, je pars à la découverte du musée Mas.
Avec ce temps de cochon, rien à faire dans les rues… Après dîner, la pluie a enfin cessé… je me promène en centre ville et fait quelques photos. Je reviendrais à Anvers, un week-end ou il fera beau… c’est facile d’accès depuis Paris.
Jour 14 – Anvers > Sud de Paris (ma cabane)
Forcement triste comme pour tout voyage qui s’achève, je quitte Anvers avec une météo clémente. Très vite c’est l’autoroute, sans aucun charme, je trace à 130… Comme moi, le paysage est triste. petit moment de plaisir inattendu lorsque je m’arrête à Lille et Amiens pour faire le plein et manger un sandwich, le personnel de la pompe est particulièrement aimable et souriant, ça fait du bien, c’est toujours ça de pris.
En résumé…
Grande évasion et beaucoup de plaisir pris, de découvertes, d’échanges et de belles rencontres au cours de ce long voyage. Ca c’est indéniable et c’est le côté totalement positif de la chose.
Pour le reste… la météo à eu la dent dure avec moi, je savais pertinement que ce n’était pas la haut qu’il fallait aller chercher le grand beau temps, mais j’ai vraiment eu beaucoup de flotte et surtout un manque assez frustrant de belle lumière en Norvège. Lors de tous mes voyages précédents dans les Higlands et même l’an passé au Pays de Galles, j’ai certes eu de la pluie, mais bien moins… mais surtout, j’ai pu voir, profiter et jouer avec cette lumière si singulière que j’aime tant. Jamais je ne l’ai vraiment retrouvé lors de ce voyage.
Galerie photo
19 Commentaire
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Merci Fred pour ce partage.
Je prépare un road trip pour juin 2024 en espérant une météo plus clémente que toi (sinon Madame derrière va râler un peu…) et je trouve ton itinéraire super intéressant.
Le coût de la vie en Norvège est stratosphérique, et je te remercie pour les recommandations chez l’habitant.
Nous avons prévu 4 semaines, dans ton itinéraire, si tu avais plus de temps tu aurais poussé dans quelle direction ?
Question musique nous sommes raccord ! Vu les distances, je crois que je vais prévoir “Live à Pompéi” “Live à Wembley” dans le casque…
Encore merci et bons trips à venir.
Luis,
Merci pour ton massage.
Si j’avais eu plus de temps, je serais peu être monté plus au nord de la Norvège…
Précision, quand je parle de musique cérébrale, c’est simplement dans ma tête que ça se passe, pas de musique dans le casque pour moi mêm si aujourd’hui je suis équipé d’un casque qui sait faire…
Bon voyage !
Merci pour ces photos magnifiques! Nous partons mi août à peu près sur le même itinéraire à trois motos et sans réservation à l’avance pour pouvoir respecter un peu les envies du moment et s’attarder lorsque nous en aurons l’envie. J’espère que nous ne galèrerons pas trop pour trouver à coucher mais les applications aident bien maintenant. Ces photos font rêver et nous emmènent déjà un peu !
Bon voyage !
Merci pour ce merveilleux voyage qui m’a fait rêver et qui me conforte dans mon envie de road trip moto l’année prochaine. Bravo pour vos photos qui sont magnifiques. je ne vais pas oublier mon appareil pour rapporter autant de souvenirs.
Merci et bon voyage !
Si j’hésitais à partir là-bas depuis mon Pays Basque, ce reportage m’a fait basculer. Tu as fait un super boulot et les photos sont remarquables. Pour les hébergements j’ai vu que tu privilégiais « chez l’habitant » et que tu avais fait les réservations à l’avance. Via AirBnB , …. ou quel autre site ?? Merci encore. Aurais-tu rédigé un roadbook avant de partir et si OUI, pourrais-tu le partager ?
Hello Xabier,
Merci pour ton commentaire, concernant les réservation, c’était de mémoire essentiellement du AirBnB, sauf l’hôtel Walaker et sans doute aussi le bateau à Göteborg…
Je n’avais rien rédigé d’autre que les étapes avant de partir.
Bon voyage !
Fred
Salut ,
Super pour ce sympathique partage, j’ai comme projet de faire un road trip moto en norvège tu es partis quel mois ?
Hello Mathieu,
C’était en août.
Bon voyage !
Merci. pour ces trés belles images et le rêve que suscite le voyage !
Merci Gérard !
Je cherchais du rêve pour passer l’automne et préparer ma moto. Tu me l’as offert et j’en ai pris plein les yeux. Si tu conduis comme tu saisis l’instant, ton carénage doit porter le numéro 46.
Merci m’sieur !
Heureux d’avoir pu apporter un peu de rêve…
Super voyage
Aurais tu 1 idée du budget
Merci
Hello, l’essence représente le poste le plus important pour ce type de trip, plus de 5000Km même avec une conso moyenne très raisonnable (5,4l/100) ça fait des sous. Ensuite pour hébergement c’est en fonction des choix de chacun, je vais généralement chez l’habitant, budget très raisonnable souvent inférieur à 50€/nuit, il n’y a qu’avec l’étape à l’hôtel Walaker après passage glacier en Norvège que j’ai fait exploser le budget moyen hébergement. Même la nuit sur le chouette voilier à Göteborg ne m’a pas couter bien cher. La ville la plus chère que j’ai traversé était Oslo. Une bière à 15€, ça saoule…
[…] je la connais bien… C’est sans doute la meilleure routière actuelle sur le marché. Norvège, Highlands, Irlande, Pays de Galles… Nous avons déjà beaucoup voyager…Fiable, […]
[…] dur cet été quelques jours avant mon trip moto en Norvège, Après plus de 4 ans de très bons et loyaux services, mon Fuji X-Pro1 à baissé le rideau. Rien […]
[…] dur cet été quelques jours avant mon trip moto en Norvège, Après plus de 4 ans de très bons et loyaux services, mon Fuji X-Pro1 à baissé le rideau. Rien […]