Frédéric Fleury photographie comme il respire, et peut-être est-ce pour cela qu’il ne se prend jamais au sérieux. Depuis que son père lui a offert son premier appareil photo et lui en a appris les rudiments à l’âge où d’autres apprennent à faire du vélo, il n’a jamais cessé d’appuyer sur le déclencheur pour créer ses propres images.
Au fur et à mesure de ses promenades dans Paris, de ses visites d’expositions, de ses escapades en Europe et de ses voyages en moto, le photographe a aiguisé son regard, cherchant inlassablement la beauté là où personne ne la perçoit. Grand admirateur de la spontanéité, de la vérité et de la vivacité des photographies de Sergio Larrain, il se décrit comme un paparazzi du quotidien, toujours à l’affût de la poésie qui se cache dans les moindres détails. Mais s’il vole les images de ses personnages, c’est toujours avec leur accord implicite grâce à l’évidente bienveillance de sa démarche.
Chacune des photographies de Frédéric Fleury pourrait être le début d’une histoire à se raconter en silence. A l’instar des tableaux d’Edward Hopper, ses images sont des invitations à un voyage imaginaire qui commence au centre du cadrage et se termine hors champ, guidé par l’émotion de l’instant.
Après être longtemps resté dans un cercle intime, Frédéric Fleury a commencé à exposer son travail sur son site, « L’œil de Fred », dont le nom lui a été soufflé par sa première admiratrice, sa grande amie Claude. Aujourd’hui, ses photographies attirent de plus en plus de visiteurs. Alors en attendant de découvrir les tirages papier sur les cimaises des galeries et des festivals, cette exposition virtuelle propose déjà un moment à part pour s’émerveiller devant la grâce du quotidien et l’harmonie du réel.
par Sonia Buchard